La lettre D,

La Lettre D, comme décoder. Chaque dimanche, le décryptage d'un sujet politique ou économique

image_author_Alain_Dumait
Par Alain Dumait
5 mai · 2 mn à lire
Partager cet article :

Trois hommes de gauche rêvent d'une "société du compromis"

Laurent Berger, Jean Viard et Mathieu Souquère dialoguent sur le thème d'une société du compromis. Sans démocratie directe...

Laurent Berger, 55 ans, secrétaire général de la CFDT pendant dix ans, vient de la JOC, Jeunesse ouvrière chrétienne. Il dit avoir fait partie du service d’ordre de l’UNEF, quand il était étudiant à Nantes, ville connue pour ses débordements insurrectionnels…

Jean Viard, 75 ans, est un économiste-sociologue, qui a été élu socialiste à Marseille, partisan de Ségolène Royal, puis d’Emmanuel Macron en 2017, très souvent invité dans les médias, surtout sur france Info.

Mathieu Souquère, expert associé auprès de la Fondation Jean-Jaurès, un think tank de gauche, d’obédience socialiste, subventionné par le Premier ministre… (sic)

Comme le second, hyper-actif, vient de créer une petite maison d’édition, les “Editions de l’Aube”, il a proposé au premier d’y lancer une collection “La société du compromis”, et ont fait appel au troisième, pour animé et enregistré une conversation, qui tient en 88 courtes pages.

Je vois bien qu’on est “entre soi”… Mais comme le titre retient mon attention, je vais y voir de plus près…
(J’achète le livre, pour 14€)

Les intervenants à cette conversation définissent tout d’abord leur projet : “montrer que les mutations nécessaires à notre société en plein bouleversement ne se feront ni à coups de baguette magique venus d’en haut, ni sans avoir à passer des compromis”. Pas sur les valeurs, mais sur les solutions. Et là se place, on se demande pourquoi ? une référence au programme du Conseil national de la résistance de 1945….

En première lecture rapide, je note plusieurs remarques intelligentes :
- “La France, comparativement à ses voisins, a deux problèmes : sa propension à toujours légiférer ; son hyper centralisation” (Laurent Berger)
- “De nombreuses activités actuellement gérées par le public peuvent très bien passer au privé”… (Jean Viard).
- “ La fin du statut de la fonction publique faciliterait le passage du public vers le secteur privé”… (Jean Viard). Là, Laurent Berger n’est pas d’accord…
- “on avait naïvement pensé que faire baisser le chômage allait faire baisser Marine Le Pen”… (sic !) (Mathieu Souquère).
- “Le populisme de droite est, partout dans le monde, lié à l’immense milieu péri-urbain que nous avons construit depuis la guerre” (Jean Viard).

Quelques affirmations bien péremptoires :
- “la société n’est pas archipelisée”… (Laurent Berger)
- “quand le président Macron parle de décivilisation, je ne suis pas d’accord”… (Jean Viard).

Conclusion

Laurent Berger et Jean Viard, pétillent d’observations et de propositions positives et nouvelles.
Ils font d’abord un constat général : nos institutions sont sclérosées, alors que les citoyens, dans leurs entreprises, leurs associations, montrent chaque jour leur aptitude au changement et à la mobilité. La diversité doit remplacer l’uniformité.
Mais nos compères restent obsédés par la réduction des inégalités comme un objectif politique indépassable, et par la hantise de “l’extrème droite”.
Du coup, ils acceptent l’idée de la subsidiarité appliquée à l’organisation sociale, mais sans aller jusqu’à la décentralisation à la façon des Suisses.
Ils se déclarent farouchement opposés au référendum, et donc à la démocratie directe, qui est pourtant l'aboutissement logique de la plupart de leurs réflexions, et ils n’évoquent pas le système politique suisse qui, sous nos yeux, pratique le mieux et constamment le compromis, si cher à ces deux experts autoproclamés.

AD

Quelques promotions de la semaine :

1- Voulez-vous participer à la question du mois de L’Essor de la Gendarmerie ?
Pour répondre directement, c’est ici !

2- Pour découvrir comment l’armée française recrute et prépare l’avenir du coté de la Cyberdéfense, et suivre, chaque jour, l’actualité de la sécurité publique et privée, c’est ici !

3- Le président de la République démocratique du Congo déclare : “le Rwanda, depis trente ans, pille etmassacre des congolais à l’est du Congo. C’est un génocide dix fois plus important que celui des Tutsis en 1994 !”… (Le Figaro du 8 mai 2024°
C’est donc le moment de lire ce que disait le capitaine Barril, souvent cité à ce propos, en 2014, dans son livre “Paroles d’honneur - La vérité sur les génocides au Rwanda”.