Aujourd'hui comme hier, les penseurs de la liberté nous indiquent le chemin pour ramener l'exploitation de la nature à des proportions plus raisonnables, compatibles avec sa préservation, sans laquelle l'humanité ira bientôt vers sa disparition.
1. Les dégâts du réchauffement climatique semblent s’accélérer :
11e mois consécutif de températures les plus élevées jamais enregistrées ;
Plus de 50° enregistré à Manille le mois dernier ;
Inondations jamais vues à ce jour au Brésil et en Afghanistan…
Une catastrophe se rapproche…
2. Pour y faire face, les initiatives publiques occupent tout le champs de la panoplie sans limite de l'interventionnisme :
- interdictions et contrôles ;
subventions et pénalités ;
Intimidations et manipulations ;
Les gouvernements sont en panique, et changent de pied en permanence : cf, en France, les aides à l’isolation des bâtiments ou à l’achat d’un véhicule électrique…
Or une politique efficace de redressement ne peut s’inscrire autrement que dans la durée, la constance dans les actions publiques… D’où l’échec généralisé, à ce jour, de toutes les politiques menées au nom de la lutte contre ce réchauffement climatique.
3. Une autre voie que celle de l ‘écologie punitive est pourtant possible. Et elle est parfaitement connue des économistes depuis près de 300 ans, documentée depuis le tout début de la science économique.
Déjà, François Quesnay (1694-1774), insistait sur la nécessité de toujours respecter la nature, qui nous nourrit, et qui de ce fait doit être le fondement de tout gouvernement.
Il en découle une hiérarchie des valeurs, détaillée ensuite par les économistes libéraux classiques, à savoir, en tête, le droit de propriété, puis le droit à la liberté, d’où se déduit le primat de la concurrence, ordonnée par la morale, codifiée elle-même par des lois légitimes, dont l’ensemble pousse les entreprises à la vertu.
4. Avec le société industrielle, force est bientôt de constater que la concurrence, même ordonnée, dans le cadre d’un système de prix fixé par le marché (loi de l’offre et de la demande), aboutit souvent à générer des coûts sociaux non pris en compte dans les prix de marché : quand une industrie pollue - comme les centrales à charbon (La première est mise en fonctionnement à Londres en 1882) - on voit bien qu’elle perturbe et empoisonne son entourage sans avoir à débourser quoi que ce soit à ce titre.
Dès le tout début du 20e siècle, l’économiste anglais Arthur Pigou intente le concept d’externalité, et propose la création d’un impôt égal à la différence entre le prix de marché et le coût social, incluant cette externalité négative.
Cette notion d’externalité est aujourd’hui unanimement acceptée, encore que les jusqu'au boutistes du droit de propriété que sont les libertariens professent que les externalités disparaîtraient si les droits de propriété étaient étendus à l’ensemble des biens communs collectifs… (exemple : les rares parties océaniques privatisées échappent, dans leur limites, à la pollution volontaire, sauf à en subir personnellement les conséquences…)
5. Le corpus des idées libérales ne s’applique pas seulement à l’économie. Il constitue une éthique, qui dicte des comportements, de responsabilité et de tolérance.
La responsabilité de soi-même incite, autrement mieux que les théories collectivistes, à respecter la nature. Jeter un papier sur le sol de l‘espace public, ou son mégot, est parfaitement contraire à cette éthique.
Salir, utiliser des pesticides, polluer… sont des comportements que la morale libérale réprouve instinctivement.
6. Aussi longtemps que l’air que nous respirons, l’eau de nos rivières que nous captons, comme celle des océans - qui absorbent près du quart des émissions de gaz carbonique d'origine anthropique -, que nos villes et une large partie de nos territoires seront des biens publics, partagés par tous, il nous faudra trouver une solution, plus efficace que l’écologie punitive, pour maitriser rapidement ce danger climatique, qui monte, qui monte…
La solution la plus pertinente, directement inspirée des travaux de Pigou, est celle de la « taxe carbone », moyen d’inciter le consommateur à réduire ses achats de biens polluants, et, du coup, à faire pression efficacement sur les producteurs de biens carbonés.
Cette solution peut être mise en œuvre facilement, à partir du moment où l’on sait désormais mesurer l’impact carbone de tout produit de consommation.
Elle peut augmenter progressivement, jusqu'au moment où l’indice du réchauffement climatique reviendra à zéro. Et faire l’objet d’une programmation à moyen et long terme, condition sine qua non pour que les agents économiques puissent faire des prévisions.
7. On objectera, bien sûr, que les effets de serre concernant la planète entière d’avoir dans ce domaine des politiques mondiales. C’est d’ailleurs l’objectif des Conférences des parties sur le climat (COP) et des Sommets de la Terre. La généralisation, annoncée et progressive, de cette taxe carbone, pays après pays, ferait déjà beaucoup pour lutter contre ce spectre climatique.
A noter, la Suède est à cet égard le pays le plus avancé.
8. Une telle taxe serait évidemment provisoire, et de ce fait mieux supportée. C’est une façon d’essayer de ne pas transmettre aux générations future une planète invivable. (Une dette publique colossale suffira comme fardeau à nos enfants…).
Un autre facteur efficace de lutte contre ce réchauffement excessif réside dans l’innovation technologique, inhérente au système capitaliste (et pas aux régimes sous planification autoritaire..).
Une note récente (octobre 2021) de la Direction du Trésor constate :
- « Depuis 2000, la baisse des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie française provient exclusivement du progrès technique incorporé dans les investissements visant à neutraliser la pollution et à améliorer les procédés de fabrication. »
Vive le capitalisme ! Et gloire aux penseurs de la liberté !
Alain DUMAIT
Quelques lectures utiles, et d’ailleurs utilisées pour cet épitre :
L’article de l’économiste Jean-Marc Daniel - tous les matins, sur BFM business - paru en 2023 : «Pour une écologie libérale»
L’ouvrage de Bertrand Jouvenel (un de mes anciens professeurs…) : «Arcadie, essais sur le mieux vivre».
L’ouvrage d’Henri Lepage (mon ami..) : «Demain le capitalisme»