Défense des institutions de la Vème République

Ce qu'il convient de changer en France, au plan du fonctionnement des institutions politiques, est moins de l'ordre constitutionnel que de la pratique politicienne, qui n'a cessé de se dévoyer, depuis cinquante ans.

La lettre D
4 min ⋅ 18/05/2025

Nous sommes le dimanche 18 mai 2025. C’est notre 97e parution, la 18e de l’année en cours.
Seuls nos souscripteurs ont accès à
 l’intégralité des lettres déjà parues.
Pour les abonnés actuellement gratuits, il faut d’abord se désabonner, puis souscrire.
Etre souscripteur - 40€ par an ou 4€ par mois, 1€ par parution, même pas le prix d’un petit café… - c’est assurer la pérennité de cette publication.

1) Commentaire sur les chiffres de l’emploi en France au 1er trimestre 2025
2) Spécial copinage
3) Edito : la Constitution de la Vème République est excellente, à condition de savoir s’en servir…
4) Des conseils aux épargnants

Commentaire sur les dernières statistiques du chômage en France

Ce vendredi 16 mai, l’Insee a publié les chiffres officiels du chômage en France, pour le premier trimestre 2025. Ils sont en légère progression, à 7,4% de la population active.
Les commentaires de la pensée dominante expliquent cette poussée par les différents plans sociaux annoncés par plusieurs grands groupes industriels (Arcelor, Michelin, Auchan, Casino, Vencorex…).

Un autre cause est autrement plus grave : le ralentissement mondial de l’activité économique touche en premier lieu les PME, qui cessent d’embaucher, qui pour certaines d’entre elles déposent le bilan, et surtout, stoppe la création d’entreprises.
Car il ne faut jamais oublier que les deux tiers de l’emploi en France sont le fait des micro-entreprises, des TPE, des PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire). Les grands groupes et les entreprises multinationales ne représentant respectivement que 24% et 12% de l’emploi en France. (Sur la période 2009-2020, ces deux catégories d’employeurs ont été des destructeurs nets d’emplois !)
Donc, il est bien vrai que les grands groupes détruisent des emplois, mais ça, c’est une constante. Tandis que le ralentissement de l’activité, qui paralyse les entreprises plus modestes, est un facteur conjoncturel.
Ce qui vérifie la règle bien connue des économistes selon laquelle ce sont les petites et nouvelles entreprises qui créent le plus grand nombre d’emplois, tandis que les grands groupes, entreprises arrivées à maturité, se rationalisent, se regroupent et détruisent finalement constamment des emplois….

Spécial copinage : pour une IA “socratique”

Je relaye aujourd’hui une campagne d’appel aux dons, lancée par Jérome Lecoq, philosophe praticien (auteur de plusieurs ouvrages), destinée à financer un projet d’IA “socratique”
Voici son message :
Je viens de lancer une campagne Ulule pour Socrate IA : une intelligence artificielle qui ne cherche pas à plaire, conseiller ou divertir… mais à vous faire penser, vraiment. C’est un projet radical : une IA qui interroge, confronte, clarifie, à la manière de Socrate. Rien à vendre, rien à prédire — seulement un dialogue rigoureux, structuré, pour aller au bout de ce qu’on dit… et de ce qu’on évite de dire.
La collecte vise à financer une première étape : valider la faisabilité technique de cette IA, et tester l’expérience avec une communauté de pionniers.
👉 Voici le lien de la campagne : ici.
Si vous croyez, vous aussi, qu’on a besoin de plus d’exigence et moins de bavardage, votre soutien — même modeste — comptera beaucoup, ne serait-ce que pour amorcer la pompe (c'est comme un resto, quand y a personne à l'intérieur ça donne pas envie d'y aller).
Et si vous pouvez relayer autour de vous, ce serait une aide précieuse.
Merci pour votre soutien.

Jérôme Lecoq

Edito :
la Constitution de la Vème République est excellente, à condition de savoir s’en servir…

Il ne faut jamais oublier que le Général De Gaulle, en 1958, désigné le 1er juin 1958 Président du Conseil de la IVème République, n’a pas attendu d’être élu Président de la Vème République, le 21 décembre 1958, pour remettre la France sur les rails.
Quand on veut, on peut ! Que ce soit sous cette Constitution - déjà modifiée 25 fois ! - ou sous la précédente. Pas besoin d’une VIème. Mais d’un président qui veuille, et qui sache faire… Et qui commence par s’assurer qu’il disposera d’une majorité parlementaire, en faisant pour cela ce qu’il faut, au plus tard entre les deux tours de l’élection présidentielle.
Car, avec une majorité parlementaire, sous cette Constitution, rien n’est impossible à un gouvernement.
Il peut disposer des pleins pouvoirs et gouverner pendant une période limitée par ordonnances : plus de 1000 textes ont été ainsi promulgués, sous ce régime très encadré découlant de l’article 38 de la Constitution, depuis 1960…
Il peut organiser des referendums, sous le régime de l’article 11 de la Constitution, élargi en 2008. Y compris, sans doute sur l’immigration, même si certains juristes l’estimeraient hors-champ, à condition que le Conseil constitutionnel l’accepte. Mais même les pouvoirs devenus exorbitants du Conseil constitutionnel pourraient très bien être modifiés par referendum…
Bref, les dérives ou les insuffisances dont souffre notre pays depuis cinquante ans (déficits, dette publique, insécurité, ghettos urbains, déclin général, désindustrialisation, niveau scolaire…) ne sont en rien la conséquence de défauts de nos institutions, mais seulement de la pratique de nos dirigeants successifs.

Ce qui ne veut pas dire que certaines améliorations ne seraient pas envisageables, toutes conformes d’ailleurs à la pensée du fondateur de cette Constitution, le général de Gaulle. Ainsi :
- Instaurer, au moins pour les élections législatives, un scrutin majoritaire à un seul tour, ce qui permettrait d’empêcher les accords de partis du type « Front républicain » en 2024… ( C’était la volonté première du Comité constitutionnel de 1958, présidé par Michel Debré. Et c’est la seule et funeste concession faite par le Général aux partis, qui menaçaient, sinon, de voter contre la nouvelle Constitution).
- Décentraliser et introduire de la démocratie directe au niveau des collectivités territoriales. (C’était l’esprit du referendum raté de 1969, décidé trop tard, lors du deuxième septennat du Général, dans la foulée des évènements de mai 1968).

S’il en était besoin, la dernière prestation télévisuelle du Président Macron suffirait à nous convaincre qu’un président sans majorité, en fin de parcours, mais bien décidé à aller à la fin de son bail Elyséen, en est réduit à se justifier (pendant plus de trois heures…), sans être en mesure d’annoncer fût-ce un referendum, même d’ordre sociétal, comme pourtant annoncé, tout sujet choisi risquant d’être détourné par les électeurs afin de manifester leur désaveu. 

Sans doute les candidats à la prochaine élection présidentielle seront-ils départagés sur leur programme. Mais la compétition devra également porter sur leur détermination à le mettre en oeuvre.
Non seulement sur leurs convictions, mais aussi sur leur courage. 

Alain Dumait

Des conseils aux épargnants

...

La lettre D

La lettre D

Par Alain Dumait

Alain Dumait, 81 ans, est journaliste depuis 1970. Il devient éditeur de journaux en 1978 et crée La Lettre A, lance "Les 4 Vérités-Hebdo", puis plusieurs autres publications.

Les derniers articles publiés