Avec son art consommé de mettre les pieds dans le plat, Donald Trump a souligné les faiblesses (relatives) de l’économie américaine, et poussé le monde vers la récession, via la réduction des échanges commerciaux internationaux.
Nous sommes le dimanche 4 mai 2025. C’est notre 95e parution, la 16e de l’année en cours.
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Pour son deuxième mandat, Donald Trump (79 ans le 14 juin), disait vouloir ré-industrialiser l’Amérique et rééquilibrer les échanges commerciaux avec le reste du monde, en particulier avec la Chine, et aussi avec l’Europe.
La façon brutale et désordonnée avec laquelle il s’y est pris a provoqué une panique mondiale générale et un coup de semonce des marchés financiers (quand le T-bond US à 10 ans, a flirté avec les 5% d’intérêt annuel). (Cf nos derniers épitres)
Du coup, la confiance dans un système monétaire déjà fragilisé par des dettes souveraines d’un volume encore jamais atteint en temps de paix, est aujourd’hui ébranlée. Les obstacles tarifaires et non tarifaires aux échanges commerciaux internationaux se multiplient. On va vers un repliement généralisé sur eux-mêmes des pays et des ensembles économiques. La transition qui commence va être difficile.
A taille égale, les pays les plus riches sont aussi les plus gros exportateurs. Mais plus un pays développé est vaste, moins il exporte, proportionnellement à son PIB.
Les Etats-Unis exportent en marchandises un peu plus de 10% de leur PIB, premier pays en volume devant la Chine. Et la Suisse, pays le plus développé d’Europe, exporte plus de 75% de son PIB ! On conçoit que pour ce voisin, les craintes soient plus importantes que pour d’autres…
Au Premier trimestre 2025, les Etats Unis sont entrés en récession. Tous les autres pays du monde vont en subir les conséquences. Toute la question est maintenant de savoir lesquels seront les plus touchés, à la fois par la restriction des échanges mondiaux, et par ce ralentissement économique…
Nous pensons tout d’abord qu’il ne faut pas enterrer la puissante économie américaine. Donald Trump a beau essayer d’élargir ses pouvoirs à la sphère exécutive et à celle de la justice, il ne peut pas remettre en cause l’échéance des prochaines élections générales de “mid-term“ en novembre 2026. C’est demain. Et ses adversaires démocrates s’y préparent activement…
Quant à l’Europe, si on peut espérer qu’elle sera la moins touchée, et si son marché intérieur de 450 millions d’habitants, le plus large du monde (18.000 milliards d’euros), après celui des USA (25.000 milliards d’euros), et de peu devant la Chine (17.800 milliards d’euros, pour une population trois fois et demi plus importante), lui permet de s’auto-suffire largement, elle va devoir réorienter rapidement ses productions et ses échanges intérieurs, dans un contexte institutionnel européen bruxellois qui n’est pas spécialement porté à la flexibilité…
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