Quand Trump terrorise les marchés financiers, comment réagir pour sauver son épargne ?

PROPOS UTILES AUX EPARGNANTS. L’unilatéralisme des Etats-Unis - nouvelle doctrine guidant la politique étrangère de Donald Trump - a déjà porté un coup sévère à l’épargne mondiale : plusieurs milliers de milliards de dollars se sont envolés sur les principales bourses mondiales au cours de la seule semaine qui vient de s’écouler ! 


La lettre D
5 min ⋅ 30/03/2025

Nous sommes le dimanche 30 mars 2025. C’est notre 91e parution.
Cette semaine, notre édito est en lecture libre, pour sa première partie, réservée à nos souscripteurs (4 euros par mois, 40 euros par an) pour une lecture complète.
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AVERTISSEMENT

A partir de cette semaine, cette lettre hebdomadaire du dimanche change de formule.
Désormais, notre contenu, toujours politique, économique ou géopolitique, devient résolument tourné vers les épargnants, d’où la modification de notre titre : « La Lettre D, propos utiles aux épargnants ».

En effet, il est utile à un épargnant, d’être éclairé, autant que faire se peut, sur les conséquences de l’actualité - qui aujourd’hui va si vite - sur son patrimoine, quel qu’en soit le montant. 
(Trois mois, au moins, de liquidités ou d’argent disponible, pour faire face à tout imprévu. 100.000 euros placés à court terme, pour “voir venir“. Le reste, pour “plus tard“, ou pour ses enfants…). 
Mon expérience (les médias, l’entreprise, la vie politique), ajoutée à ma formation en économie me donne le droit de prétendre être capable de décrypter assez bien le torrent d’infos que l’actualité nous déverse jour après jour. Et de le faire au prisme de votre argent, si durement épargné.
Bien sûr, l’avenir est largement imprévisible : à peu près tous les évènements qui ont changé la face du monde étaient imprévisibles, par exemples les phénomènes naturels exceptionnels. Et même quand ils sont prévisibles, ils adviennent souvent de façon inopinée (crise des subprimes, invasion de l’Ukraine, motion de censure à l’Assemblée nationale…)
Il s’agit donc moins de prévoir, que de savoir se comporter.

Par exemple, s’agissant de l’actualité de cette semaine, nous avons retenu trois dossiers :

  • L’empire américain, avec Donald Trump, et sa majorité conservatrice, a changé de logiciel pour devenir unilatéraliste : “America first“. Son protectionnisme se traduit par une politique agressive de droits de douane à l’entrée du territoire américain. Et maintenant il ajoute de nouveaux obstacles non-tarifaires… 
    Quelles conséquences économiques ? Quelle stratégie de placement faut-il adopter ?

  • L’Empire russe, avec ses 5.000 ogives nucléaires, n’a pas changé d’un iota ses buts de guerre en Ukraine : récupérer ce pays dans son orbite, comme le Belarus, nouveau nom de la Biélorussie depuis 1991. L’intérêt de la France est-il de laisser faire ou d’y faire barrage ?

  • En France, faute de rétablissement de nos finances publiques, la situation macro-économique se dégrade. Pas de fenêtre de réforme avant la prochaine élection présidentielle, en 2027. Alors, est-ce grave pour l’épargne de chacun ?

Selon moi, chacun est responsable de soi-même.
Sauf exception, je me garderai bien de donner ici des conseils de placements précis. Beaucoup d’autres publications en proposent.
Je vous donnerai plutôt désormais des conseils de comportement.
Par exemple, cette semaine :
- ne jamais paniquer. Ce n’est pas parce que le bitcoin a baissé qu’il ne va pas bientôt remonter… Quand les “blue ships*“ sont en baisse, c’est le moment d’en acheter. Car, contrairement aux chefs d’Etat, ces sociétés méritent votre confiance sur le long terme.
* Blue ship : surnom d'une action de 
société cotée que l'on pense être fiable, en excellente santé financière et fermement ancrée comme un chef de file dans son domaine. ( En France : Air Liquide, L’Oréal ou Total ; aux Etats-Unis : Apple, Coca Cola ou Exxon Mobil).

Le décryptage de la semaine

La capitalisation boursière mondiale est de l’ordre de 65 000 milliards de dollars. L’indice phare de Wall Street, le S&P 500 a perdu 3% sur les cinq derniers jours ouvrés, 9% depuis le 19 février…

Les nouveaux droits de douane imposés à l’ensemble des pays du monde  exportant aux Etats-Unis doivent entrer en vigueur ce mercredi 2 avril.
Hier samedi 29 mars, le Président a indiqué que d’éventuelles négociations ne pourraient avoir lieu qu’après le 2 avril. Et il a demandé à ses conseillers d’être plus agressifs…

Et en plus, l’administration Trump commence à mettre en place des obstacles non-tarifaires à l’entrée des entreprises étrangères aux Etats-Unis. C’est le sens de la lettre que vient d’envoyer à des entreprises françaises l’ambassade des Etats-Unis à Paris : il leur faudra désormais signer un engagement de non-pratique discriminatoire pour participer à des appels d’offres publics.

En Europe, de fait, un pilier d’Etats, au sein de l’OTAN, est en cours de constitution.
On sait que la Russie, à date, conserve l’intégralité de ses objectifs de guerre en Ukraine. Elle considère les négociations en cours comme une opportunité pour y parvenir plus rapidement. Son but reste de désarmer l’Ukraine. Ce que les pays de l’UE ne peuvent accepter, sauf à prendre le risque de voir l’armée russe se rapprocher de 1.300 kilomètres.

En France, la situation de nos finances publiques est de plus en plus inquiétante. La dette publique française avait passé le cap des 100 milliards d’euros en 1981, celui des 1 000 milliards en 2003, puis celui des 3 000 milliards en 2023. Elle a encore progressé de 203 milliards d’euros en 2024, pour atteindre 3 305 milliards à la fin décembre, selon le chiffrage dévoilé, jeudi 27 mars, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Le plus grave étant que, d’ici à 2027, date de la prochaine élection présidentielle, aucun espoir sérieux de redressement n’existe.
Emmanuel Macron compte sur un financement européen pour assumer la charge du renforcement de notre armée.
(Lecture conseillée sur l’état des lieux en ce début 2025 : « Face au mur - dette, désindustrialisation, normes, assistanat, insécurité », par Agnès Verdier-Molinié).

“Il faut acheter au son du canon, et vendre au son du clairon (ou du violon)". C’est à dire acheter quand la situation est menaçante et que les cours sont bas, et vendre quand tout paraît favorable.

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La lettre D

La lettre D

Par Alain Dumait

Alain Dumait, 81 ans, est journaliste depuis 1970. Il devient éditeur de journaux en 1978 et crée La Lettre A, lance "Les 4 Vérités-Hebdo", puis plusieurs autres publications.

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