L'endettement mondial des Etats du monde entier aura forcément des limites. Ce jour-là, ce sera la panique financière. Les épargnants, attentifs à leur patrimoine, pour eux mêmes ou leurs enfants, doivent dès maintenant en tenir compte.
Nous sommes le dimanche 25 mai 2025. C’est notre 98e parution, la 19e de l’année en cours.
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Pour financer leurs déficits, les États du monde entier continuent à emprunter, et mois après mois, leur niveau d’endettement global augmente (à quelques exceptions près) : la dette publique mondiale a dépassé 100 000 milliards de dollars, soit 93 % du produit intérieur brut mondial, fin 2024, et s’approchera de 100 % du PIB d’ici à 2030. Cela représente 10 points de pourcentage du PIB de plus qu’en 2019, c’est-à-dire avant la pandémie. Avec un tel endettement, le coût de son remboursement augmente parallèlement. Et le poids de ceux-ci dans les budgets des États, souvent devient l’une de leurs plus importantes dépenses.
Pour financer ces charges de remboursements, les États n’ont d’autre choix que d’augmenter encore les prélèvements obligatoires.
Bien sûr, à cet égard, on constate une grande disparité de situation : les Etats-Unis seraient à 27% de prélèvements obligatoires, rapportés à leur PIB (produit intérieur brut), tandis que la France est à 46%…
Mais la tendance à l’augmentation est la même, et le nouveau budget US, pour l’exercice qui commence outre-Atlantique le 1er octobre - adopté à une voix près par la Chambre des Représentants, déjà transmis au Sénat - comporte un déficit égal à 7,5% du PIB. C’est 5,4% attendus en France en 2025…
Pour financer ces montagnes de dettes, les gouvernements augmentent sans cesse impôts et taxes, même quand ils affirment le contraire…
De ce côté des ressources publiques, la seule limite est la révolte fiscale. Non pas tant une révolte générale, du type 1789, mais plutôt, de type individuel et discret, sous forme d’évasion, des biens ou des personnes.
Mais, même si certaines de ces ressources fiscales se collectent facilement, sans douleur apparente (TVA, CSG…) - elles sont qualifiées de “dynamiques“ (sic) - encore faut-il que les États trouvent de l’argent à emprunter. Or, s’ils sont en mesure de contraindre les contribuables, ils sont dépendants des marchés financiers pour emprunter massivement. Et les marchés financiers, ne sont plus aujourd’hui “ les gnomes de Zurich“, mais des institutions privées (fonds de pension, sociétés d’assurances, trésoriers d’entreprises…), elles-mêmes tenues de rendre des comptes à des épargnants qui sont leurs mandants.
Ce qui est nouveau, et c’est arrivé ce mois de mai-ci, est que ces marchés financiers commencent à avoir des doutes sur la solvabilité de ces États-cigales, dont l’endettement ne cesse d’augmenter.
Les taux d’intérêt de tous les emprunts d’État, émis chaque jour pour refinancer les dettes publiques, et leur augmentation, se tendent. Car quand le risque augmente, le taux d’intérêt monte. Au Japon, puis aux Etats-Unis, plusieurs adjudications n’ont pas pu aboutir.
Chaque matin, à l’ouverture, les courtiers ouvrent leurs ordinateurs avec inquiétude.
Un jour ou l’autre les idées fausses viennent se fracasser sur le mur des réalités. Un jour viendra où les épargnants du monde entier, via les institutions financières, qui constituent ensemble les marchés financiers, refuseront de prêter davantage à des États insolvables.
Quand un pays dérape, comme la Grèce en 2008, il peut compter, éventuellement, sur la solidarité d’autres puissances, toujours motivées à éviter les effets-domino. Mais si une telle crise se produit sur la dette souveraine des Etats-Unis (plus de 30.000 milliards de dollars, niveau jugé inquiétant par l’agence de notation Moody’s), ou de plusieurs pays à la fois, un tel sauvetage ne serait sans doute pas possible. Et ce serait la crise finale, d’un système qui dérive depuis 1971, quand le dollar s’est détaché de toute référence à sa valeur en or.
Depuis lors, aucune monnaie du monde n’a plus de sous-jacent tangible.
Un tel système hors-sol nécessitait non seulement de bons techniciens indépendants, mais aussi de bonnes politiques économiques.
Il est exact qu’il est possible de relancer l’économie par l’emprunt (comme l’Allemagne s’y prépare). Mais seulement à deux conditions :
- Que ces emprunts financent des dépenses elles-mêmes productrices de richesses.
- Qu’avant d’emprunter, on ait commencé par épargner.
Or, pour l’essentiel, les États s’endettent pour financer leurs guerres (depuis toujours), et la pseudo-solidarité sociale, depuis un siècle (pourquoi “pseudo“ ? Parce que la plupart des grandes politiques dites sociales, ont abouti à des résultats exactement inverses de ceux qui étaient soi-disant recherchés. Cf le “logement social“…)
Je résume ma pensée :
- toute politique erronée se fracasse un jour ou l’autre sur le mur des réalités.
- On entend les premiers craquements de notre système financier mondial, mis au service des États-cigales.
- le redressement, s’il est encore possible, exigerait le démantèlement de l’État-providence.
Alain Dumait
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