Les gouvernements sont largement responsables de l'inflation par les prix !

La politique monétaire des banques centrales ne devrait constituer qu'un filet de sécurité pour limiter l'inflation.

La lettre D
2 min ⋅ 26/05/2024
  1. Les marchés financiers respirent au rythme des anticipations des intervenants quant aux prochaines baisses des taux, qui pourraient être décidées en juin, en septembre et au-delà par les banques centrales, qui elles même scrutent avec leurs microscopes (très artisanaux) les tendances à venir concernant l’inflation par les prix.

C’est le moment de rappeler que la politique monétaire, par les taux d’intérêt, ne devrait être utilisée qu’en dernier recours pour réguler un mouvement de hausse des prix. Car la stabilité des taux d’interêt est au moins aussi importante pour la santé économique des entreprises que celle des prix !

  1. Pour lutter contre l’inflation, et faire descendre la hausse moyenne des prix en deçà de 2% par an - objectif commun à toutes les banques centrales - la BCE Banque centrale Européenne* pratique actuellement, au bénéfice des banques commerciales qui ont besoin de liquidités, un « taux directeur » de 4,50%.

C’est 5,50% pour la Federal Reserve, et 1,50% seulement pour la BNS, Banque nationale suisse.
Dans le même temps, les taux d’inflation constatés dans la zone euro, aux Etats-unis et en Suisse, sont respectivement de 2,4%, de 3,4% et de 1,4%. 

  1. Pourquoi de telles disparités, dans des pays de même niveau de developpement économique, tous également ouverts sur le monde pour leurs échanges commerciaux ?
    Parce que ces différences renvoient à des politiques publiques, plus ou moins inflationnistes !

Quand un Etat affiche un déficit budgétaire, et augmente sa dette publique, il crée de l’inflation en générant des dépenses non financées.

Quand un gouvernement distribue des aides et des subventions, il distribue du pouvoir d’achat, qui se traduit par un excès de la demande.
Quand il intervient sur les prix de l’énergie, il libère du pouvoir d’achat, qui se portera sur d’autres catégories de produits, dont les prix augmenteront plus vite.
Quand un pays prétend favoriser un secteur économique - l’automobile ou les puces électroniques - il interfère sur les règles de libre concurrence du marché et souffle sur l’inflation…

  1. Dans une économie moins interventionniste, les effets de l’accélération du progrès technique (cf IA…) pousserait à la déflation par les prix…

En attendant, ce sont les pays les moins interventionnistes, tel la Suisse, qui affichent les taux les plus faibles en matière de niveau moyen des prix.
(Politique qui vient d’être réaffirmée par le ministre de l’économie suisse, Guy Parmelin : « la Suisse n’a pas besoin de nouvelles subventions, malgré le protectionnisme de l’UE et des États-Unis ».

Et c’est ainsi, sur le long terme, grâce à sa stabilité monétaire, à une hausse des prix plus faible qu’ailleurs, et nonobstant des taux directeurs plus faibles, que la monnaie suisse n’a cessé de se valoriser : avec un euro, aux premiers jours de cette nouvelle monnaie, en 2002, on obtenait 1,6 FS. Aujourd’hui, c’est 0,99 ! 

Alain Dumait

* La BCE existe depuis 26 ans, et emploie aujourd’hui 4200 personnes…
Sur cette période, le taux d’inflation moyen constaté a été un eu supérieur à 2%.









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Par Alain Dumait

Alain Dumait, 81 ans, est journaliste depuis 1970. Il devient éditeur de journaux en 1978 et crée La Lettre A, lance "Les 4 Vérités-Hebdo", puis plusieurs autres publications.

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