Défense, sécurité, souveraineté... : aucun plan, même d'urgence, ne sera crédible, aussi longtemps que ce gouvernement, comme les précédents, ne s'en donnera pas les moyens. Avec, pour commencer, 100 milliards d'économies budgétaires dans le budget pour 2026. Et 30 milliards en moins, au moins, dans celui en cours, par un texte modificatif.
Le futur chancelier allemand Friedrich Mertz est le nouvel homme fort de l’Europe.
Le vendredi 14 mars au matin, le futur chancelier allemand Friedrich Merz a scellé, avec le SPD et les Verts, l’accord attendu qui va lui permettre de faire adopter, dès mardi 18 mars, la création d’un fonds de développement de 500 milliards d’euros pour les infrastructures (sur dix ans), ainsi qu’une réforme constitutionnelle sur le « frein à l’endettement », pour permettre de sortir les dépenses militaires des critères de celui-ci. Les instituts de prévision économique ont aussitôt revu à la hausse leurs prévisions de croissance pour l’année en cours. Et la fameuse note « Aaa » de Moody’s a été maintenue (l’une des sept en Europe avec celle du Luxembourg, les Pays-Bas, la Suisse, le Danemark, la Norvège et la Suède)… La France est « Aa3 », l'équivalent de AA- chez Fitch.
Deux jours avant, la Banque de France révisait à la baisse (+ 0,7% au lieu de +0,9%) sa prévision de croissance pour notre pays.
Pourtant, des deux côtés du Rhin, nous sommes également concernés par la nouvelle incertitude générée par la volonté affichée de Donald Trump de régler les graves problèmes d’équilibre de la balance commerciale de son pays par le biais de tarifs douaniers exorbitants.
Incertitude qui s’étend désormais à l’ensemble de ses positions au plan international et géostratégique…
S’agissant de l’Europe, on voit bien que l’Allemagne est crédible quand elle annonce un plan de relance massif, en particulier en matière de défense, alors que la France ne l’est pas. L’une fait, l’autre dit… C’est le simple fruit d’une gestion prudente des deniers publics chez nos voisins, depuis longtemps, et pas chez nous, depuis cinquante ans…
Est-il utile de rappeler que dix années suffirent, au tournant des années trente, pour que l’Allemagne, désarmée par le Traité de Versailles, devienne la première puissance militaire d’Europe ?… Poutine s’en souvient sans doute encore, et en tiendra compte…
S’agissant du monde, les marchés financiers - qui pour ne pas faire la loi, se chargent néanmoins de l’apprécier et de la noter, 24h/24 - n’ont plus confiance dans les Etats-Unis, et préfèrent les bourses européennes. Sur trois mois, +15% sur l’EuroStock50 et -10% sur l’indice DowJones…
Pour l’instant, la promesse électorale de Donald Trump d’ouvrir pour son pays une nouvelle page glorieuse de prospérité et de conquête, n’est pas au rendez-vous.
Or, les cent premiers jours de son gouvernement approchent, et bientôt, il faudra préparer les élections de mi-mandat de 2026. Conserver une majorité, à la Chambre comme au Sénat n’est plus du tout cuit…
...